Mort d'Émile : les gardes à vue des grands-parents, de l'oncle et de la tante du petit garçon prolongées


26 mars 2025 - 175 vues

Initialement d'une durée de 24h, la garde à vue de Philippe Vedovini a été prolongée. Même son de cloche pour son épouse Anne, a laissé entendre son avocate de la grand-mère.

L’affaire de la disparition dans un village des Alpes à l’été 2023 d’Emile Soleil, petit garçon de deux ans et demi dont la mort a ému la France entière, connaît depuis mardi 25 mars 2025 un rebondissement spectaculaire avec le placement en garde à vue de quatre personnes, dont ses deux grands-parents maternels.

La garde à vue du grand-père du petit Emile Soleil, entendu pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre » dans l’enquête sur la disparition du garçonnet en juillet 2023 alors qu’il était en vacances dans la maison de campagne familiale, a été prolongée pour 24 heures,  a indiqué dans la nuit de mardi à mercredi son avocate Isabelle Colombani.

Les quatre gardes à vue finalement prolongées

Un peu plus tôt, l’avocat de l’épouse de Philippe Vedovini, Me Julien Pinelli, avait déclaré : « Si cette garde à vue est un passage nécessaire pour que la vérité éclate, elle continuera de s’y soumettre », laissant lui aussi entendre la prolongation de la garde à vue de la grand-mère d’Emile, Anne.

Les avocats des grands-parents maternels de l’enfant sont arrivés peu avant 9h30 dans les locaux de la gendarmerie pour une nouvelle journée d’auditions.

Les gardes à vue de l’oncle et de la tante d’Emile, deux des enfants majeurs du couple Vedovini, entendus dans une autre gendarmerie, ont également été prolongées.

« Coopération totale » de Philippe Vedovini

Philippe Vedovini, 59 ans, a une attitude de « coopération totale » avec les enquêteurs, a déclaré son avocate, Me Isabelle Colombani, en disant s’attendre à « une nouvelle journée marathon ».

Le grand-père « répond aux questions et est là pour qu’on s’approche de la vérité, en espérant qu’on y arrive », a déclaré Me Colombani. « J’espère que ces gardes à vue permettront d’aboutir à quelque chose », a ajouté l’avocate.

Les auditions « se passent bien » et sans « confrontation », a-t-elle insisté, soulignant que « la garde à vue, ce n’est pas une décision de culpabilité, ce n’est pas une décision de mise en examen ».

Une garde à vue est « forcément une épreuve », a déclaré de son côté l’avocat d’Anne Vedovini, Me Julien Pinelli, qui avait précédemment souligné que sa cliente « ne recherche que la vérité ».

Perquisition au domicile des grands-parents

Une éventuelle prolongation des gardes à vue d’un oncle et d’une tante d’Emile, également interpellés et interrogés dans un autre lieu, n’était pas immédiatement connue.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont également procédé mardi à « une dizaine d’auditions de témoins ».

Une perquisition a eu lieu mardi matin au domicile des grands-parents d’Emile, un cossu mas provençal situé à La Bouilladisse, une commune de 6000 habitants dans le sud-est de la France, entre Aix-en-Provence et Aubagne, a constaté un journaliste d’AFPTV.

Des mois de fouilles jusqu’à la découverte des ossements

Emile avait disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver pour les vacances d’été chez ses grands-parents maternels, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes françaises. 

Les parents du petit garçon n’étaient pas sur place au moment de la disparition. Mais, outre les grands-parents maternels, plusieurs autres membres de la famille étaient présents.

Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de « ratissages judiciaires », aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée, perchée à 1200 mètres d’altitude.

Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte fin mars 2024 par une promeneuse du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte.

Des traces de sang retrouvés dans la jardinière

Le 13 mars, la présence des enquêteurs dans le hameau avait relancé les spéculations. Les gendarmes avaient saisi devant l’église paroissiale une grande jardinière, dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP.

« Ces placements en garde à vue s’inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois », a déclaré mardi matin le procureur d’Aix-en-Provence.

Source : AFP