Les prix des carburants devraient baisser cette semaine en France, Donald Trump en est (en partie) responsable


07 avril 2025 - 104 vues

Le prix du baril a atteint 64 dollars ce lundi 7 avril 2025. 10 de moins que la semaine dernière. Un décrochage qui s'explique par les droits de douane imposés par Donald Trump.

Bientôt une baisse à la pompe ? C’est ce que laisse présager la chute du prix du baril de pétrole dont le prix est passé de 74 dollars la semaine dernière à 64 dollars ce lundi 7 avril 2025.

Pour le moment, cette baisse n’est pas visible sur les chiffres du ministère de la Transition écologique publiés ce lundi, car ils datent de la semaine dernière et ne prennent pas en compte la chute du prix du baril. 

Du 31 mars au 4 avril 2025, voici les prix que l’on pouvait voir s’afficher à la station-service :

  • SP98 : 1,8308 euro le litre
  • SP95 : 1,7730 euro le litre
  • SPE95-E10 : 1,7294 euro le litre
  • Gazole : 1,6297 euro le litre

En comparaison, cette infographie recense tous les prix du carburant depuis janvier 2024.

Si l’infographie ne s’affiche pas, cliquez ici

Une chute jamais vue depuis le confinement

Cette baisse du prix du baril n’est pas habituelle. « Une chute de 10 dollars, c’est très important. Depuis 2020 et le confinement, il n’y a pas eu de décrochage comme ça », analyse Olivier Gantois, le président de l’Union française des industries pétrolières, pour actu.fr.

Olivier Gantois tient quand même à nuancer : « lors du confinement, les prix étaient encore plus bas, à environ 20 dollars. Ils étaient parfois même à 0, voire négatifs pendant quelques heures ».

Il y a deux raisons à ce décrochage selon le président de l’Union française des industries pétrolières. Comme pour le marché boursier, les annonces du président américain sur les droits de douane ont fortement impacté le prix du baril. « Les prix ont baissé par anticipation d’un ralentissement de l’économie mondiale à cause de ces droits de douane », explique-t-il.

Le groupement des pays producteurs de pétrole, l’OPEP +, a aussi fait une annonce jeudi dernier. « Il prévoit d’ouvrir un peu plus les robinets du pétrole en mai ».

En décembre dernier, ces pays avaient déjà prévu d’augmenter leur production à partir de ce mois d’avril et jusqu’en 2026. « Les producteurs de pétrole comptaient augmenter de 120 000 barils la production par jour, chaque mois ».

Mais jeudi dernier, ils ont annoncé qu’ils allaient ouvrir encore plus les robinets avec cette fois 360 000 barils par jour. Une annonce qui était censée pallier une hausse de la demande mais… qui était basée sur des données produites avant les mesures douanières américaines. La quantité de pétrole produite pourra donc être trop importante.

Une baisse de quelques centimes prévue à la pompe

Mais ces prix du baril sont des prix mondiaux. Alors qu’en est-il de la France ?

Les prix mondiaux du pétrole brut permettent de fixer le prix du marché des produits dérivés, c’est-à-dire des produits dérivés comme l’essence. Il en existe un spécialement pour l’Europe, à Rotterdam, qui est utilisé par les distributeurs pour fixer les prix des différents carburants.

La chaîne de répercussion entre ces marchés est « assez rapide » selon Olivier Gantois. Les prix à la pompe doivent donc baisser dès cette semaine.

Il ne faut pas non plus s’attendre à une énorme différence, la baisse devrait être de quelques centimes, « entre trois et cinq », quantifie le président de l’Union française des industries pétrolières. 

Il ne se risque d’ailleurs pas à tabler sur la pérennité de cette baisse.

Cette baisse se base sur une anticipation des marchés mais on ne peut savoir si celle-ci aura lieu et si c'est le cas, si cela va durer. Ce décrochage était une surprise pour beaucoup car depuis plusieurs années, les prix étaient plutôt stables, autour de 74 à 85 dollars le baril.

Olivier Gantois
Président de l'Union française des industries pétrolières

Mais une chose est sûre, si les prix restent à ce niveau, les tarifs à la pompe ne vont pas augmenter. « Et ils risquent de rester à ce niveau-là tant que nous sommes dans une période incertaine. »